le 8 août 2003...le jour où j'ai appris que mon père allait mourir.
ce fameux vendredi ...
Le 8 août est à jamais gravé dans ma mémoire. Ça fait 17 ans et je pourrais vous raconter, dans les moindres détails, comment j’ai appris que mon père allait mourir. Quand le diagnostic est tombé et que ma vie s’est complètement écroulée. Cancer du poumon, 13 métastases au cerveau, tumeurs au rein gauche, au pancréas et dans le dos. Un cancer ultra virulent et il n’y avait aucun espoir de guérison. C’était le début de la fin.
“Il s’est écoulé 7 jours, entre le premier symptôme et le diagnostic. Et 75 jours, entre le diagnostic et son décès. ”
Mon père était mon rock, mon allié, mon meilleur ami, l’homme de ma vie...nous n’avions peut-être pas une relation parfaite, mais on s’aimait plus que tout. C’était MON père et je n’en avais qu’un. Il est disparu comme un coup de vent. À 20 ans, ma vie venait de basculée…je n’avais plus de repères, j’étais réellement perdue. Plus jamais un Noël avec lui, plus jamais de : « je suis fière de toi ma puce», il ne serait pas là pour voir mes enfants (ma fille aujourd’hui), me reconduire à l’autel, plus jamais l’entendre me dire « je t’aime » , me guider dans mes choix de carrière ou de vie, qui allait pendre soin de maman?
reconnaissante ...
Malgré la douleur, la colère, la peine, l’injustice, l’angoisse, l’abandon...sans cette épreuve-là, je ne serais pas la fille que je suis aujourd’hui. Et d’une certaine façon, je peux dire que j’en suis reconnaissante maintenant...pas que mon père soit décédé, on s’entend...mais reconnaissante pour ce que ça m’a appris et de la façon dont j’ai cheminé et que je vois la vie. On dit que ça prend des épreuves pour grandir et bien j’en suis certaine!
ce que j’ai appris…
Que d’être forte ...c’est aussi de pouvoir dire : « J’ai besoin d’aide ! »
Que d’aimer et d’être aimée ...c’est la plus belle richesse du monde!
Que de pleurer ...c’est totalement ok et nécessaire à la guérison.
Que de prendre soin de soi...c’est n’est pas d’être égoïste! C’est essentiel!
Que la peur ne mène nulle part ...vaut mieux la transformer en motivation pour avancer.
Que l’angoisse fait mal et ne règle rien..il faut apprendre à l’apprivoiser!
Que de bouger et de faire du sport...c’est la meilleure thérapie!
Que de bien manger...c’est de nourrir son corps et son âme pour avoir l’esprit plus clair.
Que les meilleures amies ...c’est tellement précieux et qu’il faut en prendre soin.
Que je suis libre...et l’unique responsable de mon bonheur!
Que la vie est si fragile et imprévisible…et qu’il faut profiter de chaque instant de bonheur.
Que même si mon père nous a quittés...aujourd’hui je comprends, qu’il ne nous a jamais abandonnés!
est-ce que j’ai fait mon deuil?
Je ne pense pas non. La douleur s’atténue et j’apprends à vivre avec ou devrais-je dire sans lui. Il me manque moins qu’avant, mais il me manque encore et il me manquera toujours. Mais au lieu de focaliser sur le fait que j’ai perdu mon père, je chéris ce que j’ai de plus précieux...ma fille, mon mari, ma mère, mes amies, la santé, la liberté!
“Et comme disait Voltaire : « J’ai décidé d’être heureuse parce que c’est bon pour ma santé! »”
le message que je veux transmettre…
Depuis le 8 août 2003, j’ai du apprendre à apprivoiser cette douleur. Un cheminement qui a pris des années et j’y travaille encore...c’est un travail constant. Plus intense, plus tranquille, plus douloureux par moment, mais continu. Tout le monde a ses épreuves, que ce soit un divorce, un enfant malade, une perte d’emploi, des soucis financiers, la perte d’un ami, la maladie, etc. Mais je crois que dans ces moments de souffrance intense, il faut se reconnecter à l’essentiel et cheminer un pas à la fois. Pour un jour se rendre compte que nous avons franchi l’escalier et que nous sommes au sommet…mieux nanti pour un autre déchirement .
Après tout, le bonheur et le bien-être ça se cultivent. Ça ne débarquent pas chez vous sans invitation! C’est un travail quotidien.
